J’ai visité le premier et le plus important producteur de thé bio de France  : il se trouve à Grand-Coude, dans les Hauts de Saint-Joseph. Son labyrinthe végétal, tracé sous des théiers géants, mérite le détour !

Il faut absolument monter à Grand-Coude, lors d’un séjour à La Réunion, pour découvrir un des plus beaux paysages offerts par l’île. Le petit village occupe un plateau bordé par des gorges profondes et, au-delà, par des remparts vertigineux. Quelle vue formidable, à 1 200 m d’altitude !

Une autre bonne raison pour monter sur les hauteurs de Saint-Joseph : on peut y découvrir la première exploitation agricole de La Réunion, et même de France, qui produit du thé bio. Il y a une douzaine d’années, Johnny et Emmanuelle ont décidé de relever ce défi en créant le Labyrinthe En Champ Thé.

Sous les théiers géants

C’est Yoann, le frère de Johnny, qui nous guide aujourd’hui. Il nous apprend qu’à plusieurs reprises dans l’histoire, l’île Bourbon a tenté de cultiver le thé. Notamment ici, à Grand-Coude, mais l’expérience fut abandonnée en 1972. Sur la propriété, des théiers ont survécu, mais comme ils n’étaient plus taillés à hauteur d’homme pour faciliter la cueillette, ils ont poussé jusqu’à atteindre des hauteurs impressionnantes.

Plutôt que les couper, Johnny a eu l’idée d’aménager cette forêt en y créant un parcours en forme de labyrinthe. Nous y entrons alors que la brume envahit le plateau de Grande-Coude. L’ambiance devient digne d’Alice au pays des merveilles, nous déambulons dans une succession de tunnels végétaux en cherchant notre chemin.

Thés et plantes parfumées

Nous retrouvons Yoann à la sortie. Il nous conduit dans la plantation voisine, où les théiers forment des petits buissons bien alignés, dont les feuilles sont régulièrement récoltées. Puis nous visitons le jardin d’autrefois, où poussent des plantes délicieusement parfumées : plusieurs espèces de géranium, dont le rosat, distillé pour donner une précieuse huile essentielle. Nous humons des odeurs de rose, de citronnelle, de poivre… Un festival pour les sens !

La visite du Labyrinthe En Champ Thé se termine à la Maison du Thé, un endroit très convivial et particulièrement bien achalandé avec les produits du cru, parfois très originaux comme la gelée ou le sirop de thé. Nous y apprenons les différences entre thé noir, vert, blanc ou impérial et dégustons des tasses parfumées aux plantes locales. Que de découvertes en une seule matinée !

Ce matin, je m’apprête à vivre l’expérience la plus intense de ma vie,  au-dessus de la côte Sud de La Réunion : mon premier saut en parachute, à 3 000 m d’altitude à partir d’un hélicoptère!

La Réunion, île intense : le mot prend tout son sens quand, comme moi, on ose y effectuer son premier saut en parachute, en tandem, à partir d’un hélicoptère. Peu de destinations, dans le monde, proposent cette expérience exceptionnelle !

Rendez-vous est pris à l’héliport de Pierrefond, sur le littoral de St Pierre. Un mélange d’excitation et de stress m’envahit, mais il est trop tard pour reculer. Fred, à qui je vais être accrochée pour le grand saut, m’accueille pour le briefing. Consigne principale : courber son corps en « banane », bassin en avant et menton relevé, pour accompagner le mouvement. Nous montons dans l’hélicoptère. Les pales commencent à tourner, mon rythme cardiaque s’accélère, l’appareil prend de la hauteur. Waow ! Le spectacle de La Réunion vue du ciel est déjà une première récompense.

Tout s’accélère

Fred ouvre la porte latérale. Je suis harnachée à mon porteur, en qui je confie mon destin en toute confiance. « On y va ! ». Nous basculons dans le vide. Je n’ai jamais connu de sensation aussi forte J’écarte les bras, nous chutons maintenant à la verticale, avec pour témoins le piton des Neiges, le Grand Bénare et l’océan Indien.

Ces quelques dizaines de secondes durent une éternité. Fred sort son appareil photo pour quelques selfies aériens. Fiere, je réussis à sourire et à pendre des poses décontractées.

En suspension

Les secondes semblent durer une éternité.
Nous transperçons un petit nuage quand Fred me fait signe : il ouvre la voile. Notre chute est stoppée nette, nous sommes maintenant en suspension dans l’air et j’apprécie le panorama sur la côte sud qui s’offre à moi. Sous nos pieds, le sol se rapproche, de plus en plus vite. Il est temps pour moi de relever les jambes et de laisser faire le pro.

Au contact de la terre ferme, un sentiment de plénitude m’envahit. Jamais je n’aurais imaginé faire un truc aussi dingue… Longtemps, longtemps, je revivrai les minutes de cette expérience, la plus sensationnelle de tout ce qu’il m’a été permise de connaître jusqu’à ce jour !

Daniel nous accueille dans sa magnifique maison, où il a aménagé une cuisine ouverte, qui mêle tradition et modernité. C’est parti pour un atelier culinaire à la découverte des plats qui font la renommée de la cuisine réunionnaise.

Arrivés à La Sirandane, dans les hauts de Saint-Benoît, nous sommes tout de suite accueillis par l’odeur du “risofé”, qui finit de cuire sur le feu de bois. Daniel, le propriétaire des lieux, est déjà aux fourneaux, et il apporte la touche finale à ce plat confectionné avec le riz de la veille, qui est le petit-déjeuner traditionnel à La Réunion. Cet ancien informaticien a créé la Sirandane il y a quelques mois, avec sa femme Carole. “J’avais envie d’autre chose, de faire un métier loin des machines, et plus près des gens. Et comme j’ai toujours été passionné par la cuisine, j’ai lancé ces ateliers. Pour moi, c’est aussi une manière de voyager, parce qu’on reçoit des voyageurs du monde entier, avec un vocabulaire universel : la cuisine”.

Samoussas, brèdes larson, gâteau de songe : je découvre les saveurs réunionnaises

Dès le départ, Daniel donne le ton : “je dis souvent que je ne propose pas de cours de cuisine. J’ai envie que cette matinée, vous la voyiez comme un dimanche en famille, où tout le monde se retrouve de bonne heure pour faire la cuisine, puis pour manger ensemble”.

Mais avant de cuisiner, on commence par manger ! Daniel nous propose de venir nous servir une assiette de “risofé” directement dans la marmite. On s’attable et on déguste le premier plat de la journée, accompagné d’un jus de fruit frais et d’un thé aux fleurs d’hibiscus, tout en apprenant à se connaître. Ce matin, nous sommes une dizaine de commis, heureux de mettre la main à la pâte. Notre objectif : confectionner des samoussas, un cari canard, des “brèdes” lastron à la morue et en dessert, un gâteau de patate douce et un gâteau de songe.

Nous suivons les recettes données par Daniel, et nous nous appliquons. En véritable chef d’orchestre, notre chef est partout, vérifie les assaisonnements, la taille des découpes, surveille les caris qui cuisent sur le feu de bois, le tout en nous donnant ses petits secrets. Les odeurs envahissent peu à peu la cuisine, et nous n’avons qu’une hâte :  goûter les plats confectionnés par les uns et les autres.

Le repas commence avec les samoussas et un petit verre de rhum arrangé maison, que l’on apprécie au bord de la magnifique piscine. Puis, c’est le moment de se servir dans une vanne, directement dans les marmites. “Je vous ai mis des couverts, mais c’est l’occasion de manger avec les doigts”, nous propose Daniel, en nous montrant comment faire. A mesure que nous goûtons aux mets, nous nous félicitons les uns les autres. C’est là la force de cet atelier, mené d’une main de maître par Daniel : en plus de nous régaler, nous sommes fiers d’avoir contribué à la réussite de ce repas, chacun à notre manière. Et surtout, nous repartons avec des recettes que nous pourrons refaire à la maison, pour épater nos futurs convives !

J’ai passé une soirée mémorable au cabaret Pat’Jaune, à la rencontre de la culture des Hauts avec un groupe de musiciens extraordinaires.

Ce soir, direction la Plaine-des-Cafres, sur les hauteurs de l’île. Nous sommes attendus par Pat’Jaune, un des groupes de musique traditionnelle réunionnaise les plus fameux. La joyeuse équipe a ouvert là-haut son propre cabaret, pour mieux partager sa culture authentique avec son public.

A notre arrivée, les Pat’Jaune nous accueillent en personne. Leur look est inimitable : chapeau de feutre, larges bretelles et chemise blanche. Ils nous invitent à pénétrer dans leur antre, à la fois salle de spectacle intimiste et table d’hôtes. Nous sommes ce soir une quarantaine de privilégiés à venir apprécier leurs créations… pas seulement musicales !

Mise en bouche

Nous prenons d’abord place à une longue table pour un apéritif typique : samoussas et bonbons-piments qui émoustillent déjà mes papilles, punch et jus de fruits de saison. Le cabaret Pat’Jaune, c’est la convivialité dans tous les sens du terme, le partage de la bonne chère, de la bonne humeur et de la musique qui vient du cœur.

Le spectacle commence bientôt. Les trois frères Gonthier – Bernard, François, Michel – et leur complice Claudine nous embarquent dans un voyage à remonter le temps et l’histoire de La Réunion. Guitare, contrebasse, violon et percussions, vieilles danses européennes pimentées de rythmes des îles : le style Pat’Jaune est des plus entraînants, la tendresse et l’humour toujours au rendez-vous.

Quatuor haut en couleurs

De délicieuses odeurs s’échappent de la cuisine, les musiciens annoncent la première pause gourmande et nous invitent à regagner la salle à manger. Le cari poulet et le rougail d’andouillettes, mitonnés au feu de bois, nous attendent sur la table à côté des plats de riz, de pois du Cap, de l’incontournable rougail tomates…

Les Pat Jaune nous rejoignent, entament la conversation, les discussions s’animent. Nous découvrons cette culture des « petits Blancs des Hauts », une des composantes du fabuleux mélange réunionnais, dont le quatuor de la Plaine-des-Cafres est devenu l’ambassadeur haut en couleurs.

Entre sketches et chansons, plats créoles et fous rires, je ne vois pas passer les heures d’une soirée à la fois joyeuse et émouvante, qui m’aura fait toucher du doigt l’âme créole.

« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération »

C’est sous un grand ciel bleu que j’ai rendez-vous ce matin avec la dynamique Catherine sur les hauteurs de Sainte-Marie pour une visite inédite d’un lieu, souvent tenu secret… Entourée de champs de cannes à sucre, la ferme aquacole Run Spirit cultive un produit unique, 100% péi, que je m’apprête à découvrir et à déguster : la Spiruline.

La Spiruline du bassin à l’assiette : quand l’invisible devient visible !

Consommatrice aguerrie et passionnée, Catherine nous accueille devant la ferme, sous la varangue. Chapeau de paille vissé sur la tête, elle propose à notre groupe de curieux, un petit quizz sur la Spiruline et ses vertus. Au loin, nous entendons le mouvement de l’eau dans les anciennes serres horticoles transformées depuis en bassins de culture sur près de 1 500 m2.

Beaucoup ont entendu parler de la Spiruline. Cette micro-algue bleue d’eau douce, qui se développe au Tchad notamment, possède des propriétés nutritives très riches, certifiées scientifiquement. « L’aliment du siècle » est ainsi un excellent complément alimentaire pour les sportifs ou pour celles et ceux, qui comme moi, souhaitent retrouver énergie, sommeil, sérénité, concentration… À La Réunion, les conditions sont optimales à sa culture. Depuis 5 ans maintenant, la ferme Run Spirit propose aux réunionnais, un produit unique inscrit dans une démarche écologique exemplaire.

Commence alors la visite des lieux. Lorsque l’on s’approche des bassins d’une profondeur de quelques centimètres à peine, la Spiruline n’est pas visible à l’oeil nu. On la devine simplement à la couleur de l’eau, d’un bleu-vert très marqué. Ici, c’est le terrain de jeux de Sylvain, le propriétaire de la ferme. Le scientifique, c’est lui !

Dans le laboratoire, muni de nos charlottes, on observe avec attention l’équipe procéder à sa transformation en une pâte épaisse, appelée « biomasse ». Une énorme compote verte, gorgée d’eau qui, une fois essorée ressemble plutôt à une galette à la fois molle et compacte, très lisse au toucher. Une fois séchée et transformée finalement en petites paillettes sèches, de couleur plus anthracite, la Spiruline est alors prête à être dégustée !

La dégustation : la Spiruline dans tous ses états.

A la fin de la visite, Catherine s’agite. Un petit buffet nous attend devant la ferme. Si les bienfaits nutritifs de la Spiruline sont incontestables, sa forte odeur saline et son goût marqué invitent ainsi les cuisiniers en herbe à faire preuve d’imagination et d’audace pour la déguster. De petites verrines salées nous sont ainsi proposées, délicieuses.

Nous goûtons aussi un beurre à la Spiruline sur des toasts, ou accompagnée d’un jus de citrons frais, venus tout droit du jardin de Catherine. C’est le moment des échanges et du partage de recettes et d’astuces dans une ambiance familiale.

Je repars convaincu et enthousiaste, mon petit livret de recettes en main.
La Spiruline Péi, je m’y mets dès demain matin !

Osez l’expérience unique d’une nuit à la belle étoile à La Réunion ! Les Hauts de l’île sont un point d’observation idéal pour découvrir les merveilles du ciel austral.

Rien n’est plus magique qu’une séance d’observation de la voûte céleste, quand des milliards d’étoiles s’offrent en spectacle. L’expérience est encore plus intense à La Réunion, dans la fraîcheur des Hauts, sous un ciel pur et dégagé.
Loin de l’agitation et des lumières de la ville, dans le grand silence de la nature, nous nous glissons dans nos duvets, les yeux braqués sur la voûte céleste. Nous avons choisi une nuit sans Lune pour mieux admirer un ciel scintillant. A deux mille mètres d’altitude, notre regard a deux kilomètres de moins à traverser pour scruter l’univers : ça change tout !

Voie lactée et étoiles filantes

Notre esprit vagabonde dans le nuage de la Voie lactée et sa longue trainée lumineuse. Au fil des minutes, nos yeux distinguent un nombre grandissant d’étoiles et de galaxies, quand ils ne sont pas distraits par la fulgurance d’une étoile filante.
Nous avons du mal à imaginer les formidables distances qui séparent tous ses corps célestes, le temps infini que met la lumière d’une étoile à atteindre notre petite planète. Que sommes-nous au milieu de cette immensité, où sont les limites de l’univers ?
La nuit avance, nous avons des étoiles plein les yeux… et autant dans notre appareil photo. C’est décidé : nous ne manquerons pas la prochaine nuit de découverte du ciel austral à l’Observatoire des Makes, l’observatoire astronomique de La Réunion, perché sur les montagnes du Sud de l’île !

En toute sécurité, guidé par des professionnels confirmés, je me suis offert de nombreuses montées d’adrénaline en descendant le canyon de Trou Blanc, dans le cirque de Salazie.

Le jour vient de se lever sur Hell-Bourg, classé à juste titre parmi les « Plus beaux villages de France ». Sur les hauteurs du cirque verdoyant de Salazie, je retrouve Simon, le guide de canyoning d’Envergure Réunion. Eh oui, aujourd’hui j’ai décidé de m’offrir quelques sensations fortes en descendant le canyon de Trou Blanc, un des plus spectaculaires de l’île, pour ne pas dire « LE » canyon incontournable pour les amateurs de sensations fortes en eaux vives !

Le canyoning ne s’improvise pas, mais quand cette activité est encadrée par des professionnels confirmés comme Simon, elle est accessible à toute personne en bonne forme physique. J’en témoigne : il suffit de savoir nager et de n’être pas trop sujet au vertige.

Très rapidement, Olivier nous explique le programme de la randonnée qui nous attend pour débuter cette journée exceptionnelle. Les 3 Salazes se méritent et avant d’avoir la chance de les escalader et d’en admirer le panorama, nous allons devoir monter quelques marches…

C’est à 4h15 précisément que nous débutons la marche d’approche. Baudriers et casques dans le sac, frontale sur la tête, c’est parti pour 2h30 environ de montée. Nous débutons par le sentier du Col du Taïbit, ça grimpe mais il est bien aménagé. L’ambiance est particulière : nous progressons dans une semi-pénombre, seuls au monde et profitons, au fil des minutes, des premières lueurs du jour. Nous apercevons derrière  nous le cirque de Cilaos et son ciel qui commence à se teinter de rose… Les muscles chauffent mais le groupe s’encourage. Nous nous arrêtons quelques minutes au Kiosque de l’association des 3 Salazes ou nous pourrons profiter d’infusions  maison à notre retour.

La pente s’adoucit et nous continuons la randonnée sur le sentier de Cap Bouteille. Un peu de repos non-négligeable pour nos mollets avant d’entamer une dernière montée, abrupte cette fois. Il nous faut parfois nous aider des arbres et des racines pour pouvoir avancer. Quelques points de vue nous permettent d’apercevoir le rempart que l’on s’apprête à remonter.

Au Col de la Choupette, au pied du Gros Morne, il est temps de nous équiper. Le Grand Bénard, l’un des sommets de l’île, se distingue parfaitement au bout de la crête que nous allons emprunter.

Olivier nous dresse alors un portrait complet des pics, des ilets, des remparts et même des cascades de Cilaos et de Mafate que nous dominons. La vue est époustouflante et, tout doucement, la lumière vient lécher le bord des remparts abrupts. Nous observons, en silence, le ballet des nuages qui viennent régulièrement, couvrir puis découvrir le panorama qui nous entoure. Olivier nous explique ensuite les consignes de sécurité pendant que nous nous encordons. En effet, nous devrons faire preuve de cohésion et de patience pour que le groupe avance au même rythme, sans danger. Des pitons ont été installés dans la roche nous permettant de nous sécuriser le long du parcours.

Nous nous engageons alors sur le sentier vertigineux qui nous offre parfois des à-pics de près de 400 mètres de chaque côté. Il nous faut par moment escalader quelques parois rocheuses, les contourner, un pied devant l’autre, face à l’étroitesse de la bande rocheuse. Certains passages s’annoncent particulièrement compliqués et nous restons vigilants dans notre progression, le tout à plus de 2000 mètres d’altitude. Olivier connaît les lieux comme sa poche et nous indique les appuis à utiliser, les muscles à solliciter et les points de vue à admirer.

Le spectacle est fabuleux et insolite : nous sommes comme des funambules dans un décor aérien et époustouflant, sauvage et préservé. Minuscules dans l’immensité des lieux, ébahis par les panoramas qui se succèdent.

Au loin, nous apercevons une première dent rocheuse qui domine la crête que nous empruntons maintenant depuis un peu plus d’une heure. La première Salaze, ce monolithe d’une dizaine mètres de haut est à portée de mousqueton. Il nous faut encore franchir quelques impressionnants précipices avant un repos bien mérité au pied des 3 soeurs, célèbres dans toute La Réunion.

Olivier propose alors aux plus courageux le bouquet final de cette journée. Nous escaladons la Salaze centrale ou nous attend ensuite une tyrolienne pour rejoindre la première des 3 soeurs. En équilibre sur le pic rocheux de quelques dizaines de centimètres de large, nous profitons d’une vue grandiose, à 360°, sur l’intégralité des cirques de Mafate et de Cilaos. Probablement, le plus beau panorama de l’île. L’occasion d’immortaliser le moment avec quelques photos et vidéos grâce à Olivier mais aussi de se féliciter mutuellement : perchés sur notre rocher, nous sommes fiers de nous.

Le retour se fait avec nettement plus de facilité malgré quelques rappels impressionnants, dont un sensationnel de plus de 30 mètres dans le vide, avant de reprendre pied sur le sentier. Les nuages se sont levés et l’arête est presque intégralement recouverte lorsque nous rentrons à notre point de départ.

De retour au kiosque, nous partageons avec Olivier et notre petit groupe de funambules d’un jour, un verre pour nous remettre doucement de nos émotions. Nos esprits sont encore là-haut, en compagnie des 3 célèbres sœurs qui nous ont offert cette journée mémorable.

Du haut de ses 3 071 mètres d’altitude, perché au-dessus des nuages, le piton des Neiges offre une vue imprenable sur La Réunion et l’océan Indien.

L’ascension du piton des Neiges n’est pas une randonnée comme les autres. Mon cœur bat un peu plus vite, en ce début d’après-midi, sur le sentier qui démarre au-dessus du village de Cilaos. Demain matin, je serai au-dessus des nuages, sur le toit de l’océan Indien !

La marche d’approche commence sous l’ombrage de la forêt. Insensiblement, la pente devient plus raide. Au détour des lacets, quelques points de vue somptueux s’offrent sur le cirque, derrière nous. Puis la végétation se fait plus rare, les grands arbres font place aux arbustes. Partout, la roche volcanique affleure.

Givre et scories volcaniques

Le soleil décline déjà sur l’horizon quand nous arrivons au gîte de la caverne Dufour, à 2 400 mètres d’altitude.  Le froid de l’hiver austral nous saisit en même temps que la nuit s’installe. Vite, à table, pour qu’un bon cari nous réchauffe !

Bien avant l’aube, le lendemain matin, j’avale un café brûlant avant l’ascension finale, tant attendue. A la lumière des lampes frontales, nous partons sur le sentier rocailleux jalonné de marques blanches, le givre scintille sur les scories volcaniques. Le ciel commence à s’éclairer, vers l’Orient, quand nous atteignons le sommet du piton des Neiges après deux heures d’effort.

Matin du monde

Quelle récompense ! Les premières lueurs du jour révèlent le formidable relief de La Réunion, dessinent la silhouette des remparts et des pitons. Tout en bas, des lumières urbaines signalent des villages encore endormis. A perte de vue, l’océan… Bientôt le soleil pointe à l’horizon et braque son projecteur sur une scène à couper le souffle. Sous nos pieds, la roche rouge du sommet, 3 071 mètres au-dessus du niveau de la mer. Vers le sud-est, le sommet du piton de la Fournaise s’éclaire à son tour. Peu à peu, le fond verdoyant des cirques sort de l’ombre. Ce spectacle de matin du monde me submerge d’émotions. Le soleil monte rapidement dans le ciel, l’heure d’entamer la descente, à regret, approche. J’ai l’impression d’avoir fait le plein de beauté et d’énergie pour une année entière !

Combiner randonnée et survol en hélicoptère, c’est possible à La Réunion, à l’occasion d’un circuit de découverte de Mafate. Avec, en prime, un savoureux déjeuner créole dans un gîte du cirque !

Le 4×4 cahote sur la piste tracée au bord de la rivière des Galets, entre deux hauts remparts. Nous nous enfonçons dans le cirque de Mafate, le plus isolé des cirques de La Réunion et seulement accessible à pied ou par la voie des airs. Effectivement, notre véhicule s’arrête bientôt au terminus de la piste, à Deux-Bras. Pour continuer, il faut marcher.

Antoine, notre guide, nous présente l’itinéraire. Nous continuerons d’abord à marcher dans la gorge de la rivière des Galets, jusqu’au bassin du bras d’Oussy dans lequel les randonneurs aiment piquer une tête. Le sentier se fera alors un peu plus raide, pour accéder au but de notre balade : l’îlet de Cayenne.

Chaos montagneux

Le paysage se fait un peu plus grandiose à mesure que nous avançons vers l’intérieur de Mafate et son chaos montagneux. Les silhouettes imposantes du piton Cabris puis du piton des Calumets se dressent successivement devant nous. Une dernière montée finale et nous bouclons notre randonnée après deux bonnes heures de marche.

Nos hôtes nous attendent dans leur gîte aux tôles multicolores, au milieu d’un îlet agréablement fleuri. De bonnes odeurs flottent dans l’air, l’heure du déjeuner approche. Un succulent cari poulet cuit au feu de bois récompense nos efforts, tout comme le gâteau banane. Le couple propose également un hébergement en camping, mais nous avons choisi une autre option : le retour sur la côte par la voie des airs !

Une île dans l’île

Notre hélicoptère est en approche, il se pose bientôt sur la petite hélisurface de Cayenne. Nous nous installons à bord. Décollage, premières sensations inédites ! Découvrir Mafate à pied procure un plaisir infini, mais seul un survol permet de prendre réellement la mesure de cette île dans l’île, de la profondeur des gorges, de l’isolement des îlets posés sur les rares replats du relief, que le pilote nous montre au passage.

Notre appareil semble minuscule au milieu de la montagne tropicale. Nous prenons de l’altitude, il est temps de franchir le sommet des remparts et de regagner le littoral, après un détour au-dessus de la baie de Saint-Paul. Il faut se laisser tenter par ce circuit inédit, où l’on cumule en une demi-journée les sensations de la randonnée et d’un survol vertigineux !

A Sainte-Rose, les lianes de vanille de Maryse pousse dans un sous-bois luxuriant. J’ai passé deux heures passionnantes, en apprenant les secrets de la culture de la vanille et en découvrant les richesses de la forêt primaire réunionnaise.

C’est au-dessus de la petite ville de Sainte-Rose que Maryse a créé sa vanilleraie, il y a un peu plus de dix ans : Vanilla Bourbon. Elle nous accueille aujourd’hui pour nous partager sa passion pour cette plante unique et délicate!

J’apprends d’abord que la vanille est en fait une orchidée, originaire du Mexique, et qu’il existe deux manières principales de la cultiver : sous ombrière, ou en sous-bois, comme ici, les arbres servant de tuteur à la longue liane que l’on entoure sur elle-même pour maintenir les gousses à portée de main.

Fleurs fécondées à la main

Tout en marchant, Maryse nous raconte l’histoire de cette plante tropicale qui est devenue une spécialité de La Réunion : c’est un jeune esclave de Sainte-Suzanne, Edmond Albius, qui a mis au point le procédé de fécondation artificielle de la vanille, en 1841. A l’aide d’une petite pique, Maryse refait le geste consistant à mettre en contact les organes mâle et femelle d’une même fleur. Bientôt la fleur donnera une gousse verte qui sera récoltée à maturité.

Maryse a apporté avec elle quelques bâtons de vanille Bourbon : longs, brillants, d’une belle couleur noire, les gousses de La Réunion sont considérées comme les meilleures du monde.

Sur les pentes du volcan

La forêt qui abrite Vanilla Bourbon a poussé sur une coulée de lave de 1708, et de toute évidence, la vanille adore plonger ses racines dans ce sol volcanique. Maryse nous explique la richesse de cet écosystème foisonnant où les mousses et les fougères voisinent avec les orchidées. Un peu plus loin, nous découvrons des papayers, des caféiers, des pieds de combava… Tout semble pousser, ici !

Tout le long de notre visite, nous sommes accompagnés par Léo et Léa, deux… « tec-tec », oiseaux endémiques de l’île et peu farouches : ils suivent toujours Maryse lors de ses journées sur la plantation. Récemment, Vanilla Bourbon a reçu le label « Esprit Parc national », qui distingue les produits liés au terroir du Parc national de La Réunion. La passion a été récompensée !

Dans l’Est de La Réunion, on prend toute la mesure de l’exubérance de la nature tropicale ! J’y ai passé une matinée passionnante, entre rivière et vergers de letchis de l’îlet Béthléem.

L’Est de La Réunion est la région la plus arrosée de l’île, donc la plus verdoyante. Tout pousse dans cette région exubérante où les rivières coulent toute l’année. C’est non loin de la rivière des Marsouins que nous rejoignons Geoffrey, notre guide pour la matinée.

Il nous propose une immersion dans une nature tropicale particulièrement généreuse, à partir d’un site d’une grande majesté : l’îlet Béthléem. Nous l’atteignons après une vingtaine de minutes de marche et découvrons, à deux pas de la rivière, une vieille chapelle. Elle est l’unique vestige de l’établissement de charité qu’avaient créé ici des religieuses, au XIXème siècle. L’îlet était alors très peuplé. Il est devenu un lieu de détente très apprécié des Réunionnais.

Bambous géants

Geoffrey est intarissable sur la nature de son île. Il nous fait découvrir les oiseaux tisserins, qui déploient des trésors d’ingéniosité pour fabriquer de superbes nids tout ronds, suspendus aux hautes branches. Ou encore ces bambous géants à la croissance si rapide, qui émettent des bruits de frottement tout autour de nous, au gré du souffle du vent.

Je n’ai jamais vu une végétation aussi exubérante. Geoffrey nous apprend que l’île compte des centaines de plantes endémiques, que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. Il nous en montre quelques-unes, au bord du sentier. Beaucoup étaient utilisées, autrefois, comme plantes médicinales.
Nous traversons ensuite un verger de letchis. Au début de l’été austral, fin novembre, les grands arbres se couvrent de fruits rouges à la chair exquise, qui couvrent les étals de tous les marchés locaux et sont expédiés par avion vers ceux de la métropole.

Apéritif créole

L’heure de la pause gourmande approche. Notre guide a bien fait les choses. Il nous installe au bord de la rivière, dans un endroit ombragé, pour un délicieux  apéritif créole. Samoussas, bonbons piments,  fruits frais et bien d’autres créolités sont de véritables délices. Nous vivons un beau moment d’échange entre Réunionnais et touristes, dans un cadre enchanteur.

Au pied des statues colorées du temple Maryen Péroumal, à Saint-André, je retrouve Jahiro, guide à l’office de tourisme de l’Est. C’est lui qui va me faire découvrir l’un des rares temples de l’île ouvert aux visiteurs.

Dès les premières minutes, l’odeur de l’encens se mêle à celle des colliers de fleurs fraîches qui ornent certaines statues. L’atmosphère particulière de ce petit temple associatif et familial met tous mes sens en éveil. Une fois entrée dans le temple, mon guide m’explique que Ganesh est la première statue que le pénitent voit et vénère, car il symbolise le Dieu qui ouvre les portes pour franchir les obstacles. Je remarque également Vishnou – “le dieu des dieux”, à qui le lieu est dédié – et m’émerveille devant la richesse des détails des gardiennes de Pandialé, la déesse du feu. Sur un bas-relief, je reconnais Bouddha: il est considéré comme un avatar de Vishnou dans l’hindouisme, précise Jahiro. Devant chaque divinité, mon guide me raconte avec passion les épisodes mythologiques qui les mettent en scène.

330 millions de divinités

“ L’hindouisme est une religion polythéiste. A la naissance, chaque individu est associé à une divinité, mais il pourra en solliciter d’autres au cours de sa vie, détaille Jahiro. On compterait 330 millions de divinités. Ce chiffre serait avant tout symbolique, pour illustrer le fait que l’être humain a tendance à sous-exploiter ses capacités divines”, résume mon guide.
A La Réunion, l’hindouisme a également quelques particularités, héritées des engagés indiens, arrivés après l’abolition de l’esclavage, au XIXe siècle. “Sur l’île, ils ont dû se convertir au catholicisme. Depuis, beaucoup de Réunionnais de confession hindoue sont aussi baptisés à l’église”, détaille Jahiro. Autre spécificité, certains rites, qui ont pratiquement disparu en Inde, sont toujours pratiqués dans l’île. C’est le cas des sacrifices à la déesse Karli ou encore des marches sur le feu.

Immersion

La dernière marche date d’ailleurs de quelques jours : 80 pénitents ont traversé le tikouli, une fosse remplie de braises, qui dégageait encore de la chaleur lors de mon passage. Impressionnant d’imaginer que l’on puisse marcher sur ces braises ! “Avant la marche, les pénitents respectent un carême strict, pendant 18 jours. C’est leur foi qui leur permettra de traverser sans se brûler”, ajoute Jahiro.
Les périodes de privation rythment d’ailleurs la vie des croyants : avant chaque visite au temple, ils respectent un carême de trois jours, pendant lequel ils ne consomment pas de viande.
Pour vivre l’expérience en totale immersion, j’avais d’ailleurs décidé de manger végan avant ma visite. Au menu, des classiques de la cuisine réunionnaise : brèdes, daube “chouchou” et massalé pois.

A la fin de ma visite, je m’arrête à nouveau devant la statue de Ganesh. “C’est le dieu de la connaissance. On le prie avant un examen ou un entretien d’embauche par exemple”, précise le guide. C’est une conclusion idéale à cette visite, pendant laquelle j’ai pu poser toutes mes questions sur l’hindouisme à La Réunion. J’en profite pour prendre quelques minutes pour allumer un bâton d’encens, en signe de gratitude pour ce moment de partage et de découverte d’une autre culture, et d’une autre religion.

La Fête du Dipavali: un voyage dans les lumières de l’Inde réunionnaise

Plusieurs fêtes emblématiques rythment l’année des Réunionnais de confession hindoue. La plus populaire est le Dipavali, la fête des lumières, fêtée tous les ans au mois d’octobre/novembre. A cette occasion, la ville se pare de milles couleurs et, en partenariat avec l’Office de tourisme de l’Est, propose de nombreuses animations et festivités qui invitent les voyageurs à découvrir l’Inde d’hier et d’aujourd’hui. Cette fête se termine par le traditionnel défilé de chars, rythmé par les danses indiennes, dans les rues de Saint-André qui rassemble des milliers de personnes pour l’occasion.

Nous avons découvert la plus magique des forêts tropicales : Bélouve, perchée sur un plateau à 1 300 m d’altitude dans l’Est de La Réunion. Bienvenue au royaume du tamarin des Hauts !

Avant de nous engager sur le sentier, nous admirons une nouvelle fois le panorama sur le cirque de Salazie, en contrebas. Bélouve s’étend sur un plateau, à 1 300 m d’altitude, que l’on atteint par une piste venant de la Plaine-des-Palmistes. Le bord du rempart offre un point de vue spectaculaire sur le cirque le plus verdoyant de La Réunion.

Bélouve est une forêt humide d’altitude : nous le vérifions dès le début du sentier, où la végétation ruisselle encore de la dernière pluie. A plusieurs endroits, des passerelles en bois permettent de franchir aisément des zones plus boueuses que les autres. Ici, la randonnée est vraiment accessible à tous, enfants et seniors compris : ce n’est pas le moindre des charmes de ce lieu si attachant.

Au pays des tamarins

A mesure que nous avançons dans ce sous-bois exubérant, nous sommes saisis par une ambiance quasiment surnaturelle. La lumière solaire, délicieusement tamisée par les hautes branches, joue avec les bancs de brume. On s’attend presque à voir apparaître un enchanteur au détour du chemin !

Les formes tortueuses contribuent à la magie des lieux. Cet arbre endémique de La Réunion, dont la croissance se fait sur plusieurs dizaine d’année, donne un précieux bois d’ébénisterie.
A perte de vue, des fougères arborescentes, des troncs de bois de couleurs couverts de mousses et d’orchidées sauvages, des oiseaux qui jouent dans la ramure. Une biodiversité unique !

Balcon sur le Trou de Fer

Le sentier mène à un point de vue imprenable sur le Trou de Fer et ses interminables cascades.
Nous atteignons le petit balcon naturel sur le Trou de Fer, fond évasé aux parois tapissées de chutes d’eau hautes de plusieurs centaines de mètres. Je ne me lasse pas de ce spectacle hypnotique.

Le temps passe, la brume gagne la forêt. Il est temps pour nous de revenir sur nos pas. Nous plongeons de nouveau dans la magie de Bélouve pour une dernière collecte d’images enchanteresses …

Pour vous faire découvrir La Réunion autrement et en toute sécurité, n’hésitez pas à faire appel aux Accompagnateurs en Montagne  .

Au Far Far de Bézaves, j’ai appris à planter et récolter le vétiver Bourbon, une graminée cultivée dans le Sud de l’île depuis le 18e siècle. De ses racines, on extrait une huile essentielle précieuse, utilisée par les plus grands parfumeurs.

Direction Bézaves, un quartier des hauts de Saint-Joseph, pour rencontrer l’un des derniers cultivateurs de vétiver de l’île. Didier nous accueille sur son exploitation avec son grand sourire, sa casquette en vacoa et son accent chantant, si typique du sud de l’île. Il nous parle avec passion de cette culture pluricentenaire qui a bien failli disparaître, et qu’une poignée de passionnés tente de sauvegarder. “Saint Joseph et Petite île étaient les fiefs du vétiver jusqu’aux années 1980. Pendant cet âge d’or, La Réunion était le deuxième exportateur mondial d’huile essentielle de vétiver. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que deux sur l’île !”, commence-t-il.

L’odeur de l’argent

Il nous montre les parasols qu’il fabrique, avec la paille de vétiver, et les racines, qu’il vend sous forme de fagots sur les marchés de l’île. C’est l’occasion de manipuler le vétiver, pour apprécier cette essence si particulière, boisée et verte. Les plus grands parfumeurs l’utilisent comme note de fond, pour révéler les notes de tête, plus légères. Ca y’est, je suis parfumée pour la journée : la tenue de cette huile essentielle sur la peau excède les huit heures !

“Ici, les gens disent que l’odeur du vétiver, c’est l’odeur de l’argent. Je vous propose de faire vos petits fagots, comme ça vous pourrez la ramener chez vous !”, rigole-t-il.  Placés dans les placards, les fagots protègent les vêtements contre les mites pendant près de deux ans, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’huile essentielle dans les racines.

Planteurs d’un jour

Nos racines de vétiver en main, nous poursuivons la visite de l’exploitation, où poussent également de la canne à sucre, du curcuma ou encore du café “Bourbon Pointu”. “Je dis toujours qu’il n’y a rien qui ne pousse pas à Saint-Joseph, nous avons un terroir d’une richesse incroyable”, prétend-il, fièrement.

Arrivés sur le champ de vétiver, avec une vue imprenable sur Saint-Joseph, Didier nous propose de jouer les planteurs d’un jour. La partie la plus pénible du travail a déjà été faite : les grosses “touffes” vertes, dont les racines peuvent s’enfoncer jusqu’à trois mètres dans le sol, ont été déterrées. Mais pour faire de jolis fagots, il faut encore enlever toute la terre…et ce n’est pas une mince affaire. Armés de nos fourches, nous secouons tant bien que mal la plante, non sans quelques fous rires. Puis, c’est le moment de retailler les plans, au sabre, pour les planter sur la parcelle voisine, sous l’oeil bienveillant de Didier.

Des délices venus du champ

Après l’effort, le réconfort: nous terminons la visite par une dégustation. Pendant qu’on nous sert une tasse de Bourbon pointu, je me laisse tenter par une part de gâteau manioc et une crème caramel à l’arrow root. Une manière idéale de conclure cette visite authentique sur une note gourmande.

J’ai testé une des activités les plus insolites proposées à La Réunion : une balade en Segway tout-terrain dans la magnifique forêt d’Etang-Salé, jusqu’au bord de mer.

Le Segway, vous connaissez ? On se tient debout sur cet engin électrique à deux roues, également appelé gyropode, que l’on pilote en jouant avec l’inclinaison de son corps. Le véhicule idéal pour découvrir la nature réunionnaise, d’autant que ces Segway sont équipés de pneus tout-terrain qui permettent de franchir en souplesse tous les petits obstacles des sentiers.

Cet après-midi, Fred, notre guide, nous attend dans la forêt d’Etang-Salé. Une courte séance d’initiation suffit pour apprendre les rudiments du pilotage. En moins d’un quart d’heure, le Segway n’a plus de secret pour nous. Maniable, vif, puissant, ne demandant aucun effort : quelle belle invention !

1 000 hectares de forêt

Nous partons à la découverte de cette forêt d’un millier d’hectares, créée au XIXème siècle sur les basses pentes du sud-ouest de l’île. Sous notre casque, nous écoutons Fred par l’oreillette : il raconte l’histoire des lieux, détaille leur végétation, typique des zones sèches.

Je me laisse parfois griser par la vitesse sur les pistes de sable, mais il y a tant à découvrir à ses abords que les haltes se multiplient. Bois de senteurs et lataniers rouges sont des plantes endémiques de La Réunion, qui existaient bien avant l’arrivée de l’Homme. Elles ont été rejointes par de nombreuses espèces des autres régions tropicales : le flamboyant à la floraison rouge vif, quand vient l’été austral, le filao, le tamarin de l’Inde…

Coucher de soleil et sable noir

Le temps passe trop vite, la fin de l’après-midi approche et nous arrivons bientôt sur le bord de mer. Une interminable plage de sable noir, d’origine volcanique, s’offre à nos regards.

Lors de notre reservation, nous avions choisi l’option »Collation Pei » . Sous les cocotiers, une table a été dressée par Monira. Jus de fruits, samoussas et autres gourmandises créoles nous attendent. Le grand spectacle du couchant est au rendez-vous, les lumières du crépuscule teintent La Réunion de couleurs magnifique. Nous levons nos verres à cette journée d’exception.

A Petite Ile, je me suis offert un moment d’exception au Palm Hotel & Spa, un hôtel de charme en pleine nature. Une parenthèse idyllique, pour prendre soin de mon corps et de mon esprit.

Le Sud de l’île de La Réunion est un passage obligé pour qui veut découvrir une nature sauvage et apaisante à la fois. Des paysages volcaniques façonnés par les vagues de l’océan Indien, que je m’apprête à explorer depuis ma chambre au Palm Hotel & Spa *****. L’établissement est au coeur d’un jardin tropical, juste au-dessus de la mythique plage de Grand’Anse.

Un véritable engagement environnemental

Après la découverte de ma chambre, spacieuse et design, je m’aventure dans les jardins, qui occupent pas moins de 3,5 hectares. Frangipaniers, manguiers, flamboyants, palmiers : la nature est omniprésente. Le Palm a d’ailleurs été le premier hôtel de l’île à obtenir l’écolabel européen, en 2014. L’engagement de l’établissement se ressent dans les moindres détails. Au bar, je découvre aussi l’eau du Palm, micro-filtrée et servie en carafe, pour limiter l’usage de plastique.

Naturellement détendue

Je continue mon exploration avec la découverte de l’espace Akéa Spa, où l’ambiance zen et nature prédomine. Après un modelage et un bain dans le jacuzzi, direction l’espace Kah Beach.
Cette plage aménagée, avec hammam, bains de soleil et lits à baldaquins, offre une vue panoramique sur l’océan. Pendant l’hiver austral, on peut même apercevoir les baleines. C’est là que j’admire le coucher du soleil, en sirotant un délicieux cocktail de fruits frais. La lecture de la carte du Makassar achève de m’ouvrir l’appétit. Les plats préparés par le chef, Claude Pothin, mêlent produits d’ailleurs et ingrédients locaux avec raffinement. De l’entrée au dessert, c’est une explosion de saveurs qui conclut parfaitement cette journée de rêve.

Un massage aquatique

Après une nuit paisible, je quitte les bras de Morphée pour retrouver ceux de Nathalie, la spa manager qui va me masser dans l’une des piscines de l’hôtel. Elle me fait découvrir le soin Aqua Sens, mélange de shiatsu et de watsu, créé avec l’aide d’un ostéopathe. En planche dans une eau à 28 degrés, je me laisse bercer par les mouvements doux opérés par Nathalie. A mesure qu’elle m’aide à onduler dans l’eau, je sens que je lâche prise et que mon esprit s’évade. Les yeux fermés et les oreilles dans l’eau, je ne perçois que mon souffle et les variations de lumière. La perte de repères est enivrante et me pousse à être à l’écoute de mon corps et de mes émotions. Etre massée dans l’eau, sans “support”, est une sensation complètement inédite. Rien ne vient retenir le corps, je suis libre, légère… et incroyablement détendue. Ce soin, c’est exactement ce dont j’avais besoin.
Les batteries rechargées, je suis prête pour de nouvelles aventures. Au moment de partir, Fabrice, de la conciergerie, me conseille de prendre la direction de la rivière Langevin. L’occasion d’admirer l’une des plus belles cascades de La Réunion, et de profiter encore un peu de la beauté incomparable de cette partie de l’île.

Nous avons arpenté un des plus beaux tunnels de lave de La Réunion, découvert il y a quelques années seulement. La nature volcanique y a créé des chefs d’œuvre !

Les entrailles volcaniques de La Réunion sont parcourues d’innombrables tunnels, formés par des coulées de lave dont la croûte supérieure s’est refroidie alors que le magma poursuivait sa course. Certains sont d’un diamètre respectable et peuvent se visiter, à condition d’être accompagné par un guide agréé.

Certains sont de création très récente, notamment dans le Grand Brûlé. D’autres remontent à des époques beaucoup plus reculées : l’âge du Tunnel bleu a par exemple été estimé à 22 000 ans, lors d’une éruption qui a aussi donné naissance au Piton Bleu de la Plaine-des-Cafres. Rudy, notre guide, nous explique que le tunnel a été découvert par hasard, il y a quelques années seulement.

Merveilles souterraines

L’entrée est située sur un terrain privé et quelques guides sont autorisés à accompagner des visiteurs : seules quelques centaines de personnes avant nous ont déjà eu la chance de pénétrer dans ce monde souterrain préservé, qui abrite d’authentiques merveilles naturelles.

Equipés d’un casque, d’une lampe frontale et de gants, nous découvrons une alternance de roches bleutées, oranges ou rouges, lorsqu’elles sont riches en fer, et de surfaces grises pailletées. Le Tunnel bleu se démarque de la plupart des autres par ses centaines de stalactites de lave figée. Evidemment, on ne touche qu’avec les yeux. Mais quel spectacle !

Beautés fragiles

Rudy attire notre attention sur la fragilité de milieu étonnant, que les guides veillent à protéger de toute dégradation. Dans le grand silence des profondeurs, nous avons l’impression d’être seuls au monde. La lumière de nos lampes révèle à chaque pas un décor minéral un peu plus grandiose.

La plupart du temps, nous nous déplaçons en marchant normalement, seuls quelques passages nécessitent de progresser à quatre pattes, dans une ambiance de recherche d’un trésor. La visite du Tunnel Bleu est à recommander à tous les amateurs de géologie et de volcanisme, mais aussi à tous ceux qui, comme nous, ont gardé une âme d’enfant et aiment jouer aux aventuriers le temps d’une matinée ou d’un après-midi !

J’ai assisté au plus incroyable des concerts, à La Réunion : dans un tunnel de laves refroidies, sous le volcan ! Une façon originale de concilier découvertes culturelles et naturelles…

Julien n’est pas un guide d’activités de pleine nature comme les autres. Formé à la spéléologie pour accompagner les visiteurs dans les tunnels de lave qui parcourent le sous-sol du volcan, il a eu l’idée d’ajouter à ses sorties une touche culturelle très originale, en y invitant des amis musiciens.

Nous avons rendez-vous sur la coulée volcanique de 2004, qui a donné naissance à un long tube de lave particulièrement spectaculaire. Casqués et équipés de lampe frontale, nous sommes rejoints par un quatuor bardé d’instruments traditionnels : des percussions réunionnaises, un balafon dont joue à merveille Jacky, aux tresses rasta et au sourire grand comme ça !

Dans un tube de lave

La descente dans un tunnel de lave est tout à fait fascinante. Durant un bon kilomètre, sur les pas de Julien, nous admirons des décors uniques. Les parois semblent parfois faites de chocolat fondu ; ailleurs, la lumière de nos frontales fait scintiller des inclusions de cristaux colorés dans la roche volcanique. Partout où se posent nos regards, surgissent d’étonnantes formes presque organiques, que seule la lave peut produire…

Arrivés dans une petite grotte, au plafond déjà transpercé par les racines des plantes d’un monde extérieur qui nous paraît déjà loin, Julien nous demande d’éteindre nos lampes. Nous nous retrouvons dans le noir complet et dans un silence quasi absolu, seulement rompu par le bruit des gouttes d’eau venues de la surface : elles semblent donner le tempo du concert à venir !

Musique envoutante

Les premières notes éclatent dans l’obscurité, les rythmes créoles emplissent bientôt la grotte de lave, la plus incroyable des salles de spectacle ! Nous nous laissons envelopper par une musique envoûtante, les artistes souterrains sont véritablement en communion avec la nature et les éléments.

Nous avons perdu la notion du temps quand vient le moment de ressortir. Remontés à la surface, un ultime spectacle nous est offert : celui, fantastique, du gros œil de la Lune au-dessus du volcan. Nous n’avons qu’une envie : prendre date avec Julien pour participer à une autre des sorties qu’il organise les soirs de pleine Lune, au cœur de la nature réunionnaise.

Sébastien nous emmène découvrir l’un des plus grands tunnels de lave de l’île, né d’une éruption du Piton des Neiges, il y a des dizaines de milliers d’années.

Gants, genouillères, casques, frontales et baudriers, nous voilà parés à plonger dans le tube. Première surprise : nous n’allons pas descendre dans le tunnel… nous allons y grimper ! Grâce à la “via cordata” installée par Sébastien, nous nous hissons un à un à l’entrée du tunnel, située à 6 mètres de hauteur.

On allume les frontales, et on s’engouffre dans le tunnel accroupis. Le plafond est assez bas pendant les premiers mètres, mais très vite, on se retrouve dans des galeries immenses. Nous apprivoisons le silence et l’obscurité en suivant les pas et la voix de Sébastien.

La route qui conduit au piton de la Fournaise traverse un paysage totalement lunaire : la plaine des Sables, étendue de scories et de roches volcaniques à plus de 2 000 mètres d’altitude.

Le but de notre balade du jour n’est autre que le piton de la Fournaise, un des clous du grand spectacle naturel réunionnais, un des volcans les plus actifs du monde. Même quand elle n’est pas en éruption, sa majesté la Fournaise mérite la visite, d’autant que la route qui y conduit traverse des décors 5 étoiles !

Elle grimpe d’abord à travers une forêt de cryptomérias, résineux au tronc rectiligne qui laisse rapidement la place à une végétation rabougrie par la fraîcheur et l’altitude. La route se fait maintenant piste, au milieu d’un paysage où la roche volcanique devient omniprésente.

Une plaine entre ciel et Terre

Nous arrivons au Pas des Sables, sur le rebord d’un rempart, à 2 350 m d’altitude. Un panorama époustouflant s’offre à nos regards : un désert de scories aux reflets rougeâtres, à l’aspect totalement lunaire. La plaine des Sables s’étend sous nos yeux !

La mer de nuages borde ses deux extrémités, au Nord et au Sud. Sur plusieurs kilomètres, la plaine aride semble posée entre ciel et terre. La roche et le sable volcaniques prennent des teintes changeantes au gré de la lumière solaire. Parfois balayée par des bancs de brume, ou noyée sous les trombes d’eau de l’été austral, elle offre un spectacle sans cesse renouvelé.

Au royaume de Vulcain

Nous traversons la plaine des Sables avec l’impression de marcher sur la Lune. Le bout de la route est proche : le Pas de Bellecombe, belvédère sur le sommet de piton de la Fournaise (2 632 m d’altitude). Le volcan trône au milieu d’un haut rempart en forme de fer à cheval, l’Enclos, né des multiples effondrements qui ont jalonné l’histoire géologique du massif.

Accoudé à la rambarde, je laisse mon regard divaguer dans le fond de cet Enclos qui porte les stigmates de milliers d’éruptions. Les traces noires des coulées de lave récentes recouvrent la roche délavée par les intempéries des colères volcaniques plus anciennes. Partout, se devinent des formes dantesques de magma figé. Un formidable jardin de sculptures qu’il faut avoir admiré au moins une fois dans sa vie !

Pour vous faire découvrir La Réunion autrement et en toute sécurité, n’hésitez pas à faire appel aux Accompagnateurs en Montagne .

Pour rendre mes vacances à La Réunion vraiment inoubliables, mes amis m’ont offert un baptême en parapente dans le ciel de Saint-Leu.

Aujourd’hui, je vais prendre de la hauteur, sous la voile d’un parapente. L’heure de mon baptême, au milieu d’un décor à couper le souffle, est venue ! J’ai rendez-vous avec Rémi, qui va m’accompagner dans ce grand saut. Professionnel confirmé, plusieurs fois champion de La Réunion, il est du genre à mettre à l’aise et donner confiance.

Nous prenons la route des Colimaçons, à Saint-Leu, site reconnu comme un des meilleurs spots mondiaux de parapente. A 800 mètres d’altitude, la zone aménagée pour les décollages attire comme tous les jours son lot de passionnés et de débutants qui vont prendre l’air pour la première fois. Go ! La vue panoramique sur l’océan Indien est somptueuse. Je ne me lasse pas de l’admirer, les yeux perdus dans le bleu outre-mer.

Rémi me tire de ma rêverie pour faire un rapide briefing. Il a tout prévu, bien sûr, y compris la petite caméra embarquée. Après les vérifications d’usage, mon moniteur, auquel je suis solidement arrimé, donne le signal du départ. « Go ! ». Nous nous mettons à courir droit devant sur la pente herbeuse, en direction de la mer. La voile du parapente prend le vent, mes pieds se soulèvent du sol.

Quelle sensation incroyable ! Jeu avec les courants ascendants Nous prenons de la hauteur au-dessus des champs de canne à sucre, volant lentement en direction de l’océan. Quel calme, quel silence, mais surtout quelle vue ! Rémi me passe alors les commandes. De passager je deviens pilote, alternant les virages à droite, puis à gauche, en tirant sur les suspentes. Le but est de rester en l’air le plus longtemps possible, en recherchant les courants ascendants.

Il suffit pour cela d’observer et de suivre les pailles-en-queue : ces oiseaux marins peuvent rester des heures en vol, sans le moindre effort ! Pendant que je dirige la manœuvre, Rémi pointe le doigt vers la mer : « Une tortue ! ». Je la cherche du regard et l’aperçois, nageant au-dessus des coraux dans l’eau transparente du lagon.

La plage qui sera notre piste d’atterrissage se rapproche. Rémi veut sans doute vérifier que j’ai le cœur bien accroché et se livre à quelques acrobaties. Les meilleures choses ont une fin, nous touchons en douceur le sable de Saint-Leu. Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits. Je crois qu’avec les images enregistrées par la caméra du moniteur, je vais en faire rêver plus d’un !

Balade inoubliable

Ses chevaux sont des quarters horses et des appaloosas, ceux qui vivent avec le bétail dans les plaines américaines. Ils sont doux comme des agneaux : des compagnons rêvés pour les cavaliers occasionnels que nous sommes ! Après une impressionnante démonstration de maniement du lasso en plein galop, Manou donne le top départ, Peluche perché à l’arrière de sa selle.

Ce n’est pas la première fois que nous montons à cheval, pourtant cette balade-là restera longtemps dans nos mémoires. La savane baignée de lumière, la docilité de nos montures, la silhouette de Manou devant nous : le dépaysement est total, loin de tout ce que nous avons connu jusqu’alors à La Réunion.

Ranch et feu de bois

La station balnéaire de Saint-Gilles est toute proche, à vol d’oiseau, mais quasiment aucune trace humaine n’est visible dans le paysage. Nous avons l’impression de parcourir une immensité du Far-West, alors que le soleil fait son plongeon quotidien dans l’océan Indien. Après deux heures de rêve, face à un panorama époustouflant, nous retournons au ranch.

Décoré de mille souvenirs – ici des lassos, là le portrait d’un chef indien – il est à l’image de son créateur : superbe et surprenant. Manou a allumé un feu de bois : Comme des cow-boys, nous avons pris un verre et nous nous sommes racontés un peu nos vies. Sur fond de musique country, évidemment ! Nous gardons le souvenir de ce moment comme un voyage dans notre voyage réunionnais, qui a permis une superbe rencontre au milieu d’un décor unique.

« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération »

Ce matin, nous avons opté pour un moment de totale déconnexion et de bien-être. C’est au restaurant de plage Planch’Alizée que Didier, notre masseur, nous a donné rendez vous pour cet instant unique.

Après une séance de relaxation face au lagon de la Saline, nous avons testé le massage par acupression sur le paddle aménagé de Didier. Un moment de détente à vivre en duo, bercés par les eaux du lagon et le bruit des vagues. Prendre le temps et se retrouver. C’est le programme de notre matinée avec Didier, qui nous attend sur la ​ plage de La Saline ​.

Méditation de pleine conscience et automassage

Première étape de cette expérience à l’écoute de nos sens: mieux respirer. La brise est douce, nous fermons les yeux, pour nous détendre complètement. Avec ses conseils, Didier nous accompagne dans la découverte d’une respiration plus apaisée, plus profonde, plus relaxante. “Bien respirer, ça se travaille, insiste-t-il, d’une voix douce. N’hésitez pas à pratiquer la ​respiration alternée ​, avec une narine, puis l’autre, tous les matins, pour bien démarrer la journée.”

Massage sur l’eau

C’est maintenant le moment de découvrir notre table de massage un peu particulière. En fait, la planche ne ressemble plus du tout à un ​paddle ​tel que nous l’imaginions. Didier l’a transformée en une véritable table de massage flottante, avec des coussins ergonomiques et une structure équipée de voilages, pour être protégés du soleil. Nous avons hâte de nous y installer.

Après la relaxation à deux, le massage se fait à tour de rôle : pendant que l’un sirote un cocktail de fruits frais sur un matelas de plage, face à l’eau translucide du lagon de l’océan, l’autre profite du massage. Puis on inverse les rôles.

Je grimpe la première sur cette étrange embarcation. Une fois la tête posée sur le coussin, je suis dans le noir complet. Didier exerce des pressions sur chaque partie du corps : le dos, les jambes, les pieds, les mains et la nuque. Pas besoin d’huile de massage, il humidifie ses mains avec de l’eau de mer, et la sensation sur la peau est des plus agréables. Au passage, c’est plus respectueux de l’écosystème fragile du lagon.

Ne pouvant plus compter sur la vue, tous mes autres sens sont décuplés, ce qui ajoute aux bienfaits du massage. L’effleurement de la brise marine sur la peau, les micro-changements de températures que je perçois en laissant mes bras flotter, et le bruit des vagues qui s’écrasent sur la barrière de corail…les sensations sont inédites. Les tensions disparaissent au fur et à mesure, tandis que je me laisse bercer par les eaux paisibles du lagon. Je voudrais que ce moment dure encore et encore !

Puis il est temps de laisser ma place, et de retrouver le sable. Pour me reconnecter doucement à la réalité, Didier m’invite à m’installer sur mon matelas de plage, et à savourer un jus à base de fruits tropicaux. Un cocktail rafraîchissant que je déguste en admirant le lagon.

Aujourd’hui, j’embarque avec l’équipage de Festiyacht, qui m’a promis de m’apprendre à lutter contre le blues du dimanche soir. Leur remède : une croisière en catamaran, pour profiter du coucher du soleil en musique !

Sur la darse Titan au Port, le Maloya et son équipage nous attendent. Avec un grand sourire, ils nous accueillent à bord. “Le beau temps est avec nous”, nous annonce Franck. Seuls quelques nuages se distinguent au loin, ils viendront peut-être pimenter notre coucher du soleil.
Je découvre la salle du catamaran, je n’aurais jamais cru qu’il pourrait y avoir autant d’espace sur ce bateau ! Confortablement installés dans les fauteuils, nous sortons du port. C’est notre première bouffée d’air marin, et chacun l’apprécie, après cette chaude journée. Une fois que Guy, notre capitaine, a terminé les manoeuvres pour sortir du port, nous pouvons rejoindre l’avant du bateau, pour profiter davantage des embruns.

La côte Ouest se dessine, au fur et à mesure que nous nous éloignons du port. Il est temps de hisser la voile, et de laisser le vent nous porter. Le Maloya longe tranquillement la baie de Saint-Paul et sa plage de sable noir. En arrière-plan, on aperçoit les sommets de La Réunion. Je savoure ma chance d’être sur cette île unique, où l’on n’a pas à choisir entre mer et montagne.

J’ai rendez-vous aujourd’hui à la Maison du Coco : dans ce domaine agricole de Saint-Leu, je vais m’initier aux mille usages du cocotier et de sa noix.

C’est le plus connu des arbres des tropiques, et pourtant on le connaît si mal… A La Pointe-des-Châteaux, sur les hauteurs de Saint-Leu, dans leur exploitation agricole de 7 hectares, qui est également une ferme pédagogique, Mireille et Didier invitent les visiteurs à découvrir le cocotier, véritable arbre de vie.

Nous commençons par une visite de la cocoteraie de la Maison du Coco, pendant laquelle nos hôtes nous expliquent les origines de ce palmier hors norme. A partir du Pacifique, le cocotier a fait la conquête de tout le monde tropical, au point de devenir le symbole de l’exotisme. Il faut dire que ses mille utilisations profitent à des populations entières !

Du bois et des noix

J’apprends par exemple que le tronc du cocotier donne un bois au grain très fin et très décoratif, avec lequel on fabrique notamment des djembés. Ou que la noix de coco est souvent cassée, en offrande, dans la religion hindouiste pour laquelle est symbolise l’égo de l’homme. On en fait grande consommation dans les cérémonies à La Réunion !

Mireille et Didier nous invitent maintenant à rejoindre l’atelier de tressage. Les palmes vertes du cocotier, pliées et travaillées par des mains expertes, peuvent être transformées en divers objets utilitaires ou ornementaux. Même un débutant parvient, en quelques minutes, à fabriquer un petit article artisanal et sans prétention, qu’il emportera en souvenir !

Atelier gourmand

Tout est bon dans le cocotier. Les vertus de son huile ne sont plus à démontrer, en massage, en cosmétique… La coque des noix se prête également à toutes les créations artistiques. Mais c’est bien sûr leur chair qui intéresse le gourmand que je suis ! Justement, l’atelier culinaire est ouvert. Nous y apprenons à casser la noix d’un coup de sabre, à prélever l’eau rafraîchissante, à râper la pulpe pour réaliser de délicieux « bonbons coco ».

Quand elle est encore fraîche, la pulpe pressée donne un lait que l’on mélange au rhum pour obtenir un punch au goût incomparable : celui qui nous allons bientôt siroter à l’apéritif. La demi-journée de découverte s’achève en effet sur un déjeuner où le coco est décliné sous toutes ses formes, du plat principal aux desserts. On ne s’en lasse pas !

« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération »

Aujourd’hui, avec Fred, un illustrateur passionné par les richesses des eaux tropicales, j’ai dessiné sous l’eau dans le lagon de La Saline !

Avec Elsa, ma nièce de 8 ans, je me suis laissée tenter par l’exercice, aussi instructif que distrayant, proposé par Frédéric : s’immerger dans le lagon de La Saline avec une planche à dessin et des craies qui résistent à l’eau de mer.
Frédéric, c’est un illustrateur de La Réunion qui a eu cette idée originale pour faire découvrir la vie foisonnant sous la surface, parfois à moins d’un mètre de profondeur et à quelques pas de la plage.

Des chaussures de protection, un lycra pour éviter les coups de soleil, un masque et un tuba : c’est parti ! Nous sommes une dizaine de dessinateurs en herbe à écouter les conseils de Fred. C’est un artiste, un vrai, mais aussi un grand connaisseur des coraux et des poissons tropicaux. Il nous présente les habitants du lagon : les poissons papillon, les demoiselles, les labres… Un véritable carnaval de formes et de couleurs, juste sous la surface ! Elsa me presse de questions : « Comment s’appelle ce poisson en forme de flûte ? Est-ce qu’il y a des poissons comme Némo ? ». Fred a réponse à tout.

Il nous faut d’abord trouver la bonne position, tête sous l’eau, pour commencer notre œuvre sur la planche à dessin. Elsa comprend vite qu’il faut se déplacer doucement, sans geste brusque, pour ne pas effrayer les poissons. Et qu’il ne faut surtout pas marcher sur ces magnifiques coraux, à la base de toute vie dans le lagon. Petits et grands, tout le monde se prend au jeu et se concentre.

Les paysages sous-marins prennent forme, Fred jette un œil sur nos esquisses, nous conseille, nous encourage. Puis il est temps de regagner la plage et de donner la touche finale à notre œuvre du jour, d’ajouter des couleurs. En réchauffant nos planches, le soleil de La Réunion révèle les pigments de nos craies magiques : surprenant !

Avec Elsa, nous ramenons à la maison deux tableaux sans prétention qui nous rappelleront pendant longtemps ce beau moment de complicité. Et que de richesses dans ce lagon de La Réunion, qui peut aussi se découvrir en paddle, en kayak…

A Saint-Leu, sur la côte sud-ouest de l’île, j’ai goûté à la sérénité d’un hôtel aussi raffiné que discret : le Blue Margouillat et sa vue panoramique sur l’océan Indien.

Après une nouvelle journée de vacances bien remplie à La Réunion, nous posons nos valises à Saint-Leu. Nous sommes attendus au Blue Margouillat, hôtel 5 étoiles de charme où nous allons passer un des moments les plus agréables de notre séjour.

Construit au-dessus de la ville, l’établissement, nouvellement affilié à la prestigieuse famille des « Relais & Châteaux », offre une vue panoramique imprenable sur le bleu de l’océan Indien. Du bord de la piscine comme de la terrasse de notre chambre, l’horizon marin se dévoile sous la douce lumière tropicale de cette fin d’après-midi.

Baleines à l’horizon !

A peine arrivés, un spectacle unique nous est offert : non loin de la côte, des baleines s’ébattent à la surface ! Nous distinguons nettement une mère et son baleineau, accompagnés par d’autres géantes des mers. Elles viennent chaque année de l’Antarctique pour donner naissance à leurs petits et les aguerrir et la saison bat son plein !

Le raffinement de la décoration, le luxe discret et les ambiances cosy et tamisées du Blue Margouillat nous enchantent. Allongés sur de confortables transats, nous profitons des derniers rayons du soleil au bord de la piscine chauffée, détail appréciable pendant l’hiver austral.

Gastronomie créole

Le Blue Margouillat est également réputé pour abriter un des meilleurs restaurants gastronomiques de l’île. Nous le vérifions bientôt en confiant au chef le soin de composer notre menu de découverte. Les saveurs et les parfums s’enchaînent, les produits de la nature tropicale sont admirablement travaillés, nos papilles sont en fête. La cave est à l’avenant : la carte des grands crus est impressionnante, au moment de choisir l’alliance entre les mets et les vins !

Après la plus douce des nuits, le grand soleil de La Réunion et le chant des oiseaux matinaux nous attendent à l’heure du petit déjeuner. Il est aussi fin que copieux. Nous découvrons la saveur incomparable du tangor, agrume local né d’un croisement entre l’orange et la mandarine, qui donne le plus sucré des jus naturels.  Décidément, de la première à la dernière minute, ce séjour au Blue Margouillat fut un enchantement.

« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération »

A La Réunion, les couchers de soleil se savourent les pieds dans le sable, en sirotant un bon cocktail…

La façon la plus agréable de terminer une intense journée de vacances passée à découvrir milles richesses de l’île est de venir admirer un coucher de soleil sur la côte Ouest. Nous prenons donc la direction de la plage de L’Ermitage, où de nombreux bars et restaurants attendent les amateurs de spectacles éblouissants et de moments romantiques.

Il fait encore chaud sous les filaos caressés par l’alizé. Prenons position ! Nous avons le choix entre nous étendre sur des transats, nous affaler sur de confortables poufs ou nous caler dans un espace lounge en terrasse, et opter entre cocktail, bière fraîche et punch maison, accompagnés de quelques grignotages aux goûts créoles.

Comment occuper la dernière heure du jour, en ce havre de paix ? Certains profitent des rayons du soleil, moins mordants en cette fin d’après-midi, pour s’étendre sur le sable chaud. D’autres ne résistent pas à l’appel du lagon, dont l’eau scintille sous les lumières du couchant. Nous choisissons de ne rien faire, pour mieux nous concentrer sur la beauté de ces instants.Le ciel se métamorphose de minute en minute. Du jaune orangé au rose flamboyant, les nuages se teintent de couleurs changeantes à mesure que le soleil descend. Le disque d’or touche déjà la surface de l’océan. Il semble pressé de disparaître, glissant à toute vitesse derrière la ligne d’horizon en dardant ses derniers rayons.

Lorsque j’arrive sur la Darse Titan, au Port, la nuit tombe doucement. Il y a de l’animation devant la cabane de l’équipe de FestiYatch. Au loin, j’aperçois l’immense mat illuminé du Maloya, le catamaran flambant neuf avec lequel j’ai rendez-vous pour une nuit dans le ciel austral…

J’observe sagement Bruno Payet installer son matériel. Ce soir, ce guide astronome depuis plus de 20 ans, nous emmène à la découverte des étoiles, les pieds dans l’eau. Enfin presque. La soirée commence à terre, par une initiation au système solaire avec l’aide d’un télescope professionnel. J’ai hâte qu’il m’explique ce ciel que j’admire depuis que je suis arrivé sur cette île.
« Ce soir, il y a du beau monde dans le ciel » nous confie Bruno. Ainsi, l’un après l’autre, nous jetons un œil curieux sur Saturne, Mars, ou encore sur Jupiter. Les astres sont à portée de main.

La passion de Bruno est communicative et, captivés par le spectacle auquel nous assistons, nous tardons à dire adieu à nos planètes. Les étoiles s’impatientent…
L’équipage nous attend devant le catamaran, amarré au Port. Eclairé, le Maloya est sublime. Le plus grand de l’océan Indien parait-il. Avec ses 22 mètres de long, tout équipé, notre groupe a tout le confort pour s’installer. Une boisson et des feuilletés créoles sont proposés : l’initiation peut continuer !

Lumière tamisée, le temps que le bateau s’éloigne de la pollution lumineuse, Bruno nous explique grâce à un video-projecteur, les bases de l’astronomie. Pour les petits, nombreux ce soir, comme pour les grands, Bruno se transforme alors en conteur des mille et une nuits.
Sur l’île de La Réunion, je découvre le ciel étoilé de l’hémisphère Sud. Ici, de toutes nouvelles histoires s’offrent à nous. J’apprends que le repère des marins, qui remplace l’étoile Polaire, est la Croix du Sud. Quatre étoiles qui transpercent l’obscurité autour desquelles se dessine la constellation du Centaure.
Une fois au large, Bruno et l’équipe nous invitent à nous rendre à l’avant du bateau. Les meilleurs spots sont sur les trampolines où l’on sent l’écume des vagues.

Le ciel est magnifique ce soir, Bruno avait raison. L’une des chances du ciel réunionnais est de profiter d’une voie lactée qui passe très haut, au zénith. Traversant l’immensité de part en part, elle offre un décor sublime pour les étoiles.
Commence alors notre chasse aux trésors. L’ambiance est familiale et nous nous amusons à explorer ensemble ces milliers de points scintillants, guidés par le laser de Bruno. Quelques étoiles filantes animent ce tableau.

Je pense que nous serions tous bien restés la nuit entière ainsi mais la parenthèse magique se termine et, doucement, nous rentrons à terre. Une chose est sûre : cette nuit, nous ferons tous de beaux rêves.

Nous avons admiré le plus romantique des couchers de soleil, devant la côte Ouest, après une découverte inoubliable du lagon en kayak transparent. Si vos pas vous amènent du côté de Trou d’Eau, devant le lagon de la côte Ouest, ne manquez pas une expérience unique : une excursion aquatique en kayak transparent.

Sébastien a eu l’excellente idée de proposer à La Réunion cette activité aussi ludique que pédagogique, qui permet de découvrir la vie corallienne d’une façon particulièrement originale… et facile ! Intégralement fabriqués en plexiglas, ses embarcations offrent une vision parfaite du paysage sous-marin et de la vie aquatique qui foisonne, à faible profondeur.

Avant d’embarquer, nous sommes toutefois informés par Sébastien des précautions à prendre pour ne pas risquer d’endommager les coraux et respecter la réglementation qui permet de préserver ce milieu naturel si fragile. Aquarium naturel Nous n’oublions pas de nous enduire d’une solide protection solaire avant de prendre place dans le kayak, particulièrement simple à manier sur un plan d’eau aussi calme.

Notre guide nous accompagne, debout sur son paddle-board. Sous notre kayak translucide, la vie du lagon se dévoile. Sébastien connaît chaque patate de corail de Trou d’Eau et nous présente cet écosystème si particulier qu’est un récif corallien. Le lagon abrite de nombreux habitants.

Après plus d’une heure et demie de visite aquatique commentée, balistes, murènes et autres bernard-l’hermite n’ont plus de secret pour nous ! Sunset tropical Sébastien a choisi de nous convier à cette découverte originale du lagon réunionnais en fin d’après-midi, un moment particulièrement agréable sur la côte Ouest. Nous regagnons la plage alors que le soleil déclinant teinte le décor naturel de lumières chaudes et changeantes.

Deux confortables transats nous attendent pour ne pas perdre une miette du spectacle. Un jus de fruit frais et une assiette de samoussas à portée de main, nous savourons ces minutes délicieuses pendant lesquelles le ciel s’embrase avant que l’astre du jour ne fasse son plongeon quotidien dans l’océan Indien, derrière l’ourlet blanc de la barrière de corail.

Enfin, il tire sa révérence en lançant un ultime rayon vert, à la limite de l’horizon, pour clôturer cet instant romantique de la plus belle des manières.